Préhistomuseum
Les objectifs initiaux du projet étaient :
- Augmenter les capacités de visites familiales et individuelles du site, le public étant jusqu’alors principalement constitué de groupes.
- Augmentation de la fréquentation projetée : de 40 000 à 100 000 visiteurs /an.
L’ancien musée présentait un « déficit d’image » du fait notamment des constructions hétéroclites, non signifiantes de la destination du musée, et la construction en annexes successives du bâtiment principal.
Le développement du musée au coup par coup avait également créé un avant et un arrière, une frontalité qui obture la vue. Ce musée de par ses activités, sa configuration paysagère et la présence de la grotte, aurait dû naturellement être un musée de site. Mais il ne tenait pas compte de celui-ci, et niait la topographie du site.
Le programme supplémentaire, proportionnellement très important vis-à-vis de la situation antérieure et le nombre de visiteurs appelé à doubler, nécessitait d’évidence une dilatation des activités sur le site afin que celles-ci puissent cohabiter de manière harmonieuse.
La partie la plus ancienne du musée, qui abritait une scénographie récente digne d’intérêt, a été conservée et intégrée dans le volume général du Conservatoire développé parallèlement au chemin reliant la grotte à la Meuse. Ce chemin, déjà parcouru par nos ancêtres il y a 70 000 ans, est devenu l’axe structurant du site.
L’impact de la frontalité de ce grand parallélipipède a été réduit en le « pliant » légèrement.
Ce pli a généré l’entrée dans le bâtiment, qui ouvre sur l’espace d’accueil et de distribution dont la lumière zénithale rasante, qui pénètre via une faille en L et caresse les parois en cor ten, rappelle celle d’un gouffre.
Le hall connecte directement les principaux espaces du Conservatoire : l’exposition permanente, le Centre de Conservation, d’Etudes et de Documentation (CCED) et la salle polyvalente.
L’espace visible par le public du CCED est une véritable coupe dans celui-ci : on peut en observer le fonctionnement de la chaine opératoire au travers d’une feuille de verre.
Les murs de la salle d’exposition temporaire et de la salle d’entrée/sortie de l’exposition permanente sont recouverts de terre (structure bois, remplissage paille, finition terre côté intérieur).
Le choix de cette matière résulte d’un ensemble de critères convergents : sa plasticité, l’évocation d’un des matériaux utilisé dans les premières constructions néolithiques, son inertie hydrique propice à la stabilité des conditions de conservation.
A l’extérieur l’acier cor ten, matière à la fois matte et lumineuse, s’intègre parfaitement à l’environnement boisé. Le raidissement du bas des tôles, posées simplement à recouvrement, devient un motif graphique qui dynamise l’ensemble du volume.
Le Conservatoire du Préhistomuseum assume dans son expression son tôle d’écrin.
Le foyer prend place en bordure du site. Ce second bâtiment est une clôture transparente, immergée dans le paysage. Ses vastes portes à faux de toiture créent des abris propices à l’attente des groupes scolaires au Nord et distribue les différents espaces au Sud.
Le fait d’avoir établi un second bâtiment permet, une fois le volume de la boutique frôlé, et dépassé, d’être immergé dans l’Univers du Préhistomuseum.
Durabilité
Ce projet révèle une attention particulière aux modes constructifs et aux matériaux utilisés, et ce afin de minimiser l’énergie grise, l’impact CO2 et de favoriser les cycles courts de consommation : le hors-sol du bâtiment d’exposition-conservation est entièrement réalisé en ossature bois remplie de paille, avec une finition des murs en terre côté intérieur.
La terre participe naturellement à la stabilisation hydrique de l’ambiance et permet ainsi, avec l’inertie thermique et l’isolation, a réduire les besoins en climatisation.
Le Préhistomuseum deviendra autonome en énergie de chauffage en utilisant une chaudière à broyat alimentée par le bois d'éclaircissement des 30 ha boisés du site