L'architecture et l'urbanisme bruxellois souffrent
La chambre des matières bruxelloises, commission du Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes dénonce.
Suite à l’absence de considération des demandes et propositions de l’Ordre des Architectes ainsi qu’au mécontentement croissant des maîtres d’ouvrage et de leurs architectes, la chambre des matières bruxelloises – Commission du Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des architectes chargée de traiter de l’exercice de la profession d’architecte à Bruxelles – a rédigé une lettre ouverte dénonçant l’état de souffrance de l’architecture et de l’urbanisme bruxellois.
Longueur de procédures de permis d’urbanisme, blocages procéduraux, dérive des commissions de concertation, refus de remise en question, surdité sournoise des politiques, échec du BAL et du BMA, règlementation excessive et indigeste et la nécessité d’une refonte du COBAT et du RRU sont quelques-uns des sujets qui mettent à mal l’architecture et l’urbanisme bruxellois.
Les constats sont forts mais témoignent d’une douloureuse réalité que l’Ordre ne peut plus accepter.
La longueur des procédures de permis d’urbanisme.
La durée moyenne d’une procédure de demande de permis d’urbanisme à Bruxelles est de 30 mois !
La cause : une réglementation pléthorique et complexe ainsi qu’une insuffisance de moyens humains et informatiques pour la gestion des dossiers.
Il n’est plus question d’architecture et mais de juridisme.
Les blocages procéduraux
80% des demandes de permis d’urbanisme reçoivent des avis de dossier incomplet de la part des autorités délivrantes et ce souvent sans réel fondement.
Objectif : gagner du temps.
A l’issue des délais légaux, un dossier non traité reçoit un avis de refus de permis.
Les dérives des Commissions de Concertation.
Les commissions de concertation deviennent de véritables tribunaux populaires : l’intérêt particulier prime l’intérêt collectif et l’autorité ne veut pas déplaire à l’électeur. Ce n’est plus le Collège qui décide mais la commission de concertation.
La victime : le maître d’ouvrage qui est freiné voire arrêté dans son projet.
La surdité sournoise du politique
L’Ordre des Architectes a, à de nombreuses reprises, formulé des propositions concrètes aux autorités politiques et ce régulièrement à sa demande.
Ces propositions ne sont que trop rarement entendues et souvent même complètement ignorées (absence d’accusé de réception).
La cause : le politique estime pouvoir affirmer avoir consulté la profession ….. Mais il ne l’a en réalité ni écoutée ni entendue.
Les architectes sont devenus le nouveau Syndrome de Cassandre.
Une réglementation excessive et indigeste
C’est à tort que les autorités politiques pensent que les normes réglementaires et législatives sont la solution de tous les problèmes. C’est le contraire : les professionnels eux-mêmes se perdent dans le labyrinthe législatif et chaque acteur concerné a une interprétation personnelle des textes légaux.
Conséquence : les contraintes empêchent l’audace et la création architecturales.